La conférence du professeur Shunichi Yamashita (15 juin 2011) – Reportage de Mr.Koji Sugihara

山下俊一教授講演 (2011年6月15日) – 杉原浩司氏の記録 (en japonais)

traduit du japonais en français par onaironaironair

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Je suis Koji Sugihara, je vous écris de Tokyo.

Le mercredi 15 juin, dans l’après-midi, je suis allé à Aoyama Dimond Hall où le professeur d’Université de Nagasaki, également conseiller de la préfecture de Fukushima pour les risques sanitaires radiologiques, a donné sa conférence.

http://www.nashim.org/jp/symposium/index2.html

Je suis arrivé vers la fin de la conférence, vers 15h50.

On m’a donné un document et ensuite on m’a conduit vers le hall.

C’était déjà le moment des questions-réponses.

Cette conférence était organisée pour les médiats étrangers et les ambassadeurs mais il y avait quand même des journalistes japonais. Je pense qu’environ 150 personnes y assistaient.

A la fin de l’intervention de Mr.Yamashita, j’ai commencé à distribuer des tracts de 「福島の子どもたちを守るための緊急署名」(Pétition d’urgence pour la protection des enfants de Fukushima) auprès des participants, qui commençaient à quitter la salle.

C’est à ce moment là que j’ai aperçu une queue qui partait vers Mr.Yamashita, constituée de gens qui échangeaient des cartes de visite, et j’ai alors tenté de faire la queue après d’eux pour faire quelques photos.

Ici, vous pouvez lire les conversations de Mr.Yamashita et de Mr.Norio Fukao (chargé de la communication de l’Université de Nagasaki).

Je précise que ceci n’est pas un enregistrement et que cela a été réalisé à partir de mes notes.

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Moi : Depuis l’accident de la centrale de Fukushima, vous dites à plusieurs reprises que « Cela ne pose pas de problème si le seuil de radiation reste en dessous de 100 mSv par an »

Yamashita : Je n’ai pas dit « Cela ne pose pas de problème ». Je dis « On ne sait pas » « Cela n’a pas été démontré »

Moi : D’accord mais vous dites cela récemment et vous disiez au début « Pas de problème », ainsi vous le répétez à différentes occasions dans tout le département de Fukushima, d’ailleurs cela n’a rien à voir entre « Cela ne pose pas de problème » et « On ne sait pas ». Vos paroles se sont bien répandues dans le département et à cause de cela, les personnes qui essayent de partir se retrouvent dans une situation de solitude face à leur famille, face à leurs collègues qui croient à ce que vous avez dit. Vous ne vous rendez-pas compte que vos paroles causent des dégâts pour des questions d’évacuation.

Yamashita : Uhmmm…vous croyez cela …

Moi : Déjà 3 mois depuis l’accident. Si vous changez d’avis, vous devriez annoncer officiellement ce que vous avez dit au début. « Il n’y a pas de seuil de faible dose d’exposition » est-ce un consensus international ?

Yamashita : Oui moi aussi je le pense.

Moi : C’est paradoxal ce que vous dites. Sinon est-ce que vous connaissez la CRIIRAD de France?

Yamashita : La CRIIRAD ? Cela ne me parle pas.

Moi : La fondatrice de la CRIIRAD, députée européenne (Madame Michèle Rivasi) est venue récemment au Japon. Elle disait que « La norme d’évacuation est de 10 mSv par an en France. Et même cela est trop haut pour les enfants, donc il faudrait évacuer les Japonais. »

Le professeur Norio Fukao entre dans la conversation et Mr.Yamashita la quitte.

Fukao : 10 jours après l’intervention de Mr.Yamashita à Fukushima, la situation était très perturbante et ainsi il y avait un risque sanitaire préoccupant qui surgissait. Dans une gestion de crise comme celle-là, il était nécessaire de rassurer les habitants.

Moi : Je ne suis pas d’accord avec vous mais aujourd’hui 3 mois se sont écoulés depuis l’accident et la situation a changé. Ce que Mr.Yamashita a dit, les gens le croient encore et ainsi cela empêche les évacuations. Il est évident qu’il y a une part de la responsabilité de Mr.Yamashita.

Fukao : Mr.Yamashita n’est pas à une place de laquelle il pourrait dire aux gens d’« évacuer si le taux de la radioactivité est de telle ou telle dose. Pour la question de l’évacuation, il existe certains risques dans les déplacements, dans l’organisation de la vie après les déménagements, etc. Aussi cela demande-t-il une décision globale. C’est le travail de hommes politiques. Le rôle de Mr.Yamashita est alors de mesurer la radioactivité et de gérer la santé des populations qui ont déjà été exposées, de rendre des avis par rapport aux résultats en matière de traitement des boues.

Moi : D’abord il faut annoncer clairement aux populations de Fukushima que Mr. Yamashita donnait des informations fausses, et qu’il devrait corriger ses dires. S’il ne peut pas faire ce travail, il devrait démissionner de sa fonction de conseiller de la préfecture de Fukushima pour les risques sanitaires radiologiques.

Fukao : Je peux comprendre ceux que vous dites. Je transmettrai vos message à Mr.Yamashita.

J’ai adressé la parole de nouveau à Mr.Yamashita.

Moi : Savez-vous que des associations commencent à collecter des signatures pour une pétition qui demande votre renvoi du poste de conseiller de la préfecture de Fukushima pour les risques sanitaires radiologiques ? Est-ce que vous avez l’intention de démissionner ?

Yamashita : … (pas un mot)

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voir également

“Conférencier : Shunichi Yamashita, professeur d’Université de Nagasaki

L’entretien avec le ministre de l’éducation, Mr.Yoshiaki Takaki

Mr.Pierre Pellerin


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